Missionnée par la commission des finances de l’Assemblée nationale, la Cour des comptes a publié en mai 2020 un rapport sur « la structuration de la filière forêt bois, ses performances économiques et environnementales ».
Le constat est sévère : face à des difficultés économiques chroniques depuis deux décennies (« sous-investissement et compétitivité insuffisante », aggravés par « le manque d’intégration entre l’amont et l’aval », soit les producteurs de bois, détenteurs et gestionnaires de la ressource, et ses transformateurs) et des enjeux environnementaux et climatiques « majeurs », une filière éclatée qui a du mal à se structurer, malgré des efforts en ce sens, et une politique publique insuffisante, « [manquant] de lisibilité et de stabilité », qui ne donne pas la priorité à la forêt dans les différents Ministères dont elle relève.
La Cour des comptes formule 8 propositions réparties dans deux grands axes d’action :
- la préservation de la ressource forestière et le soutien aux industries de transformation du bois
- la promotion d’une politique de filière cohérente, au plus près des territoires et à l’écoute des citoyens ».
Parmi ces propositions, la création d’un fonds d’aide au repeuplement doté de moyens supérieurs à ceux existants, et qui soit « simple, stable, et incitant à la qualité », l’encouragement à étendre le paiement des services environnementaux rendus par la forêt, déjà existants pour les agriculteurs, la création d’un troisième fonds bois auprès de BPI France pour soutenir la production de matériaux de construction bois ou encore la conduite de cette politique de filière rénovée et structurante dans un cadre cohérent « au plus près des territoires » en valorisant et utilisant pleinement l’échelle régionale et locale.